Le Zombie Day de Ruben

Ce jour là, il faisait un temps magnifique à Manhattan, un temps idéal pour se promener sans but dans les nombreux parcs de Central Park. Ruben appréciait beaucoup Central Park, il pouvait s'y promener des heures au milieu des statues des personnages illustres qui avaient fait l'histoire des États-Unis. Pendant ses longues promenades, il lui arrivait souvent de repenser à ses parents qui les avaient quittés lui et ses deux frères, voilà déjà 24 ans. Il se rappela les avoir longtemps pleurés, il se rappela notamment les nuits où il faisait des rêves où il voyait ses parents venir le voir. Mais à chaque fois, alors que les retrouvailles semblaient si réelles, il se réveillait en sursaut, seul dans son lit. Seul dans cette chambre sombre. Sans ses parents. Et il éclatait en sanglots. Son frère Eli, l'aîné, venait alors le réconforter et l'aidait à se rendormir. La perte de ses parents avait été un événement traumatisant pour Ruben. Quelle aurait été son enfance sans le drame de cette perte ? Dieu seul le sait. "Dieu, pourquoi m'as-tu pris mes parents ?", se demandait-il souvent lorsqu'il était adolescent. Mais comme pour Job, Dieu ne lui avait encore apporté aucune réponse.

17h00 ! L'heure idéale pour faire une petite sieste sur un banc. C'était le péché mignon de Ruben, avec le whisky. Il s'allongea nonchalamment sur un banc, s'étira et piqua un petit roupillon. Des grognements sourds vinrent le tirer de son sommeil. "Qu'est-ce que cela peut-être ?", se demanda Ruben. "Étrange, il est 18h25 sur mon portable, et le parc est étrangement calme. Désert, pour ainsi dire". Il remarqua que les grognements provenaient d'un buisson, à 100 mètres environ de lui. Il s'approcha prudemment, et vit des jambes qui s'agitaient frénétiquement dépasser de l'arbuste. Il ne put s'empêcher de rougir. "Ah, ces jeunes", se dit-il, "sous prétexte que le parc est désert, ils n'ont pu s'empêcher de faire quelques cabrioles en croyant que personne ne s'apercevrait de rien". Une fois la gêne passée, au moment de partir (Ruben n'est pas du genre voyeur ), un détail attira son attention. Les jambes étaient d'un teint grisâtre, pour ne pas dire cadavérique. Et une trainée de sang coagulé recouvrait une partie de la cuisse. A bien les écouter, les grognements étaient tout sauf humains. Pris d'une peur soudaine, Ruben recula lorsque son téléphone se mit à sonner (il avait mis la sonnerie de réveil pour 18h30). Une vision d'horreur s'offrit alors à lui, et l'effroi qu'il ressentit lui fit lâcher son portable qui tomba à terre.

La personne (si l'on pouvait parler ainsi) sortit lentement de l'arbuste et se retourna. Il lui manquait un bras et du sang coulait de l'endroit où était auparavant situé son nez. Il ne lui restait que le cartilage. La créature, car il faut bien l'appeler ainsi, mâchonnait un morceau de chair que Ruben devina comme étant de la chair humaine. Elle se mit à marcher vers lui, d'un pas lent, de la bave coulant de sa bouche. Ruben devina aisément que la créature avait faim, et qu'il constituait un morceau de choix. Ruben ne comprenait rien à ce qui se passait, strictement rien. "C'est forcément un cauchemar, c'est forcément un cauchemar ! C'est comme dans les films de Romero, on dirait un zombie. Oui, c'est ça, un zombie !", se dit-il, paniqué. Il se rendit compte qu'à 200 mètres de là, une autre de ces créatures avançait vers eux. C'était dément, insensé, mais c'était trop réel pour être un cauchemar. Les grognements, l'odeur de sang, son cœur qui battait à tout rompre... Non, cela ne pouvait être que réel. Et devant cette situation incompréhensible, il n'y avait qu'une solution. Fuir !

Ruben se mit à courir aussi vite qu'il le put, sans très bien savoir où il allait. Sur la rue en face du parc, d'autres de ces créatures déambulaient. "Mon dieu, qu'est-ce que c'est que ces choses ? Est-ce que ce sont vraiment des zombies ?" se demanda Ruben. "Bon, OK, cela semble n'avoir aucun sens, mais il faut que je commence par trouver un endroit où me cacher. Apparemment, j'ai l'air d'être très appétissant pour ces zombies. Mais par chance, ces créatures ne semblent pas très rapides. Essayons de garder notre calme et de réfléchir posément." Il regarda autour de lui, et aperçut le zoo de Manhattan. "Bon", se dit Ruben, "le zoo semble être une bonne planque à condition que ces créatures ne mangent que de la chair humaine. Et j'ai l'impression que c'est le cas". Ruben réfléchit pendant de longues secondes qui lui semblèrent être une éternité. Lorsque les créatures ne furent plus qu'à 20 mètres de lui, il se décida et courut vers le zoo.

Il entra par la porte principale, et dut courir dans les allées pour éviter plusieurs zombies. Il parvint à pénétrer dans un petit bâtiment composé d'une seule pièce. Il ferma la porte derrière lui, et la bloqua avec un meuble. La porte était la seule entrée. Quand il fut certain qu'aucun zombie n'était dans la pièce, il s'assit sur une chaise. "Mon dieu, mes frères !", réalisa-t-il soudain. "Est-ce qu'ils ont pu s'en sortir ? Et dire que j'ai perdu mon portable à Central Park. Et merde !", s'emporta-t-il dans un violent accès de rage. Il se sentait complètement impuissant face à cette situation. Complètement perdu, aussi. "Commençons par inspecter la pièce", se dit-il, en reprenant peu à peu ses esprits. Ruben constata que le bâtiment servait apparemment pour le découpage des viandes qui constituait les repas des pensionnaires du zoo. Il remarqua un couteau de boucher posé sur une table et décida de le prendre. "Ça pourra toujours servir, même si ce n'est pas l'idéal", se dit Ruben. En fouillant dans les armoires, il trouva également des conserves et un sac de couchage. "Je ne peux pas rester ici, les zombies vont certainement sentir ma présence, et cet endroit est un cul de sac avec son unique entrée", songea Ruben. Après avoir été certain qu'aucun zombie n'était derrière la porte, Ruben retira le meuble, sortit et se remit à courir. Il décida de se cacher dans l'antre des éléphants. "Ils ne m'attaqueront pas là bas car il faut escalader les grilles, et je ne pense pas qu'ils soient assez agiles pour ça, vu leur état. Et avec de la chance, vu le bruit et l'odeur des éléphants, les zombies ne suspecteront pas ma présence". Ruben partit donc se cacher dans l'antre des éléphants, cache certes surréaliste mais qui semblait être la plus adaptée étant donné les circonstances. Épuisé, il s'assit derrière un rocher. Il avait très faim. Il sortit son couteau suisse, ouvrit une boîte de conserve et commença à manger, tout en étant attentif à ce qui se passait autour de lui. Il était 19h30, une heure s'était écoulée depuis son réveil cauchemardesque à Central Park, mais cette heure semblait avoir duré une éternité.

"C'est l'apocalypse, la fin du monde", se dit Ruben. Les éléphants lui semblaient une compagnie presque sympathique comparé aux zombies qui erraient dans Manhattan...

Le silence régne dans se lieu ou l'on se retrouve généralement en famille ou en amoureux, le moindre petit te fait d'ailleur sursauter. Cela fait une heure que cela dur et tes nouveaux amis ne semblent pas trés causant. Une explosion se fit entendre, se qui fit paniquer tes camarades, te forçant à te cacher dans un coin d'un la vraie fausse caverne qu'on avait amménagé pour eux. Quelques seconde aprés une deuxiéme qui sembleprovenir du même secteur que le premier, maintenant que tu y repense il y avait une sorte de friterie dans cette zone, les bouteille de gaz on dut exploser mais pourquoi?

En tout cas, cela a e deux effet, les zombies du coin semblent être attirés par ceux bruits se qui libére un peu le passage par contre les éléphant semble être pris dans une sorte de frénésie.

Cela faisait une heure que Ruben s'était réfugié dans l'antre des éléphants. Chaque bruit le faisait sursauter. Après avoir mangé sa conserve, il se plongea dans une intense réflexion. Il essayait de comprendre ce qui se passait. Donner un sens à ce qui était en train de se dérouler était primordial afin de pouvoir prendre les bonnes décisions.

A priori, les zombies étaient auparavant des êtres humains comme lui. Qu'est ce qui avait bien pu provoquer ces monstrueuses mutations en aussi peu de temps ? Ils n'avait dormi qu'à peine une heure et demi à Central Park. Que s'était-il passé pendant son sommeil ? Pourquoi n'avait-il pas été contaminé ? A part lui, y avait-il d'autres personnes non contaminées dans Manhattan ? Ses frères s'en étaient-ils sortis, ou avaient-ils été contaminés ou pire dévorés vivants par ces monstres ? Devant cette perspective épouvantable, Ruben préféra arrêter pour le moment de se poser des questions. "Inutile de me torturer l'esprit avec des questions pour lesquelles je n'ai pour l'instant aucun élément de réponse", se dit-il. "Le point positif c'est que je suis actuellement en sécurité ici, mais pour combien de temps, ça je ne le sais pas. Par contre, je n'ai toujours pas croisé de personnes normales. Et cela m'inquiète beaucoup". Car il ne fallait pas se voiler la face, survivre seul dans cet enfer relevait quasiment de la mission impossible.

Ruben se mit à passer en revue les certitudes qu'il avait sur la situation. D'abord, les animaux ne semblaient pas touchés par le fléau, seuls les hommes l'étaient. Ensuite, ces créatures ne semblaient pas communiquer, leur grognement indiquant un état primitif. Enfin, elles ne semblaient pas douées d'intelligence, et elles avaient des mouvements lents. "On se croirait presque sur le tournage du nouveau film de Romero", se dit ironiquement Ruben.

Une forte explosion le tira de ses réflexions. Les éléphants, effrayés, se mirent alors à s'agiter nerveusement et Ruben partit se réfugier dans leur caverne artificielle. Une seconde explosion se fit entendre. Les zombies commencèrent lentement à se diriger vers le lieu d'où provenait le bruit des explosions. Ruben se rappela avoir vu un petit baraquement qui ressemblait à une friterie. Et si c'étaient les bouteilles de gaz de la friterie qui avaient explosé ? Dans ce cas, il était fort peu probable que ce soient des zombies les responsables. Non, ces explosions étaient certainement dues à une intervention humaine. Si Ruben était dans le vrai, cela voulait donc dire qu'il y avait d'autres survivants à Manhattan. Si une ou plusieurs autres personnes étaient à cette friterie, il fallait qu'il les rejoigne. Et le plus vite serait le mieux, surtout si elles avaient besoin d'aide.

Mais pour cela, il fallait que Ruben sorte de l'antre. Et deux problèmes qui se posaient à lui : les pachydermes devenus incontrôlables et les zombies au dehors. Ruben se mit à réfléchir. L'attention des zombies avait été attirée par les explosions, ils étaient donc sensibles aux bruits. Si les éléphants se massaient frénétiquement contre les grilles, ils capteraient peut-être l'attention des zombies avec leurs barrissements assourdissants. Il pourrait alors en profiter pour escalader les grilles du côté opposé et s'enfuir vers la friterie avec un minimum de zombies sur sa route. En regardant autour de lui dans la caverne, Ruben remarqua des pierres de diverses tailles. La plupart semblaient avoir un poids raisonnable. "J'espère que le bruit des pierres contre le métal va rendre les éléphants plus furieux encore. Ils sont déjà très nerveux à cause des explosions. Avec de la chance, si les pachydermes se dirigent vers l'endroit de la grille où je jette les pierres, ils pourraient capter l'attention des zombies. Et cela me dégagera le chemin de l'autre côté de l'antre. Pourvu que ça marche. Pourvu que ça marche...". Tout en priant, Ruben se mit à lancer violemment des pierres contre les grilles en face de la caverne.