Chambre réservée

June chantonnait en se savonnant les aisselles. Ca faisait trois jours qu'elle n'avait pas pu se laver et l'eau froide que dispensait le pommeau de douche était une vraie bénédiction. La chambre où elle s'était installée était encore en bon état. Elle s'y était sentie suffisament en sécurité pour se permettre d'enlever son masque. Elle traversait actuellement une phase de folie douce. Le moindre carreau de céramique de la salle de bains lui semblait terriblement mignon et le savon rose qu'elle promenait sur son corps ma faisait glousser.
Elle en était aux cheveux quand elle entendit la porte s'ouvrir. Elle se retourna et vit un homme. Le pauvre homme la regardait avec étonnement. Il devait être perdu et avait cru bon de pénétrer dans cette salle de bain occcupée par un être vivant, mais il avait eu tort. June attrappa le scalpel posé sur le porte-savon et courut vers le survivant. Il y eut un bruit mouillé et l'homme s'écroula, la gorge tranchée. June haleta un peu en observant le cadavre qui se vidait de son sang, puis elle retourna sous la douche et rinça la mousse qu'elle avait dans les cheveux. Quand elle fut lavée et rhabillée, elle quitta la chambre, qui n'était plus sûre, et se dirigea vers la sortie en chantonnant. En approchant de la réception, elle entendit des pas. Elle se cacha derrière une porte entrebaillée, le scalpel levé, prête à tout si c'était quelqu'un qui lui voulait du mal.

June observa l'homme par l'ouverture de la porte. Si elle avait voulu elle aurait pu bondir devant l'homme et le poignarder au ventre ou à la gorge. Sachant manier le scaplel à la perfection, elle aurait même pu lui ouvrir le ventre d'un geste. Mais c'était exclu, June était curieuse et elle voulait en savoir plus sur l'inconnu avant de l'envoyer ad patres si besoin était. Elle baissa son scalpel, le dissimula derrière son dos et se montra.
"Bonjour !"

L'homme se retourne affolé. En te voyant il parait intrigué, et te déshabille du regard, s'attardant un peu sur tes formes. il voit que tu est saine (de corps du moins).

-Bonjour, je m'appelle James. Vous auriez pas vu mon pote, on s'est séparé il y a peu de temps.

-Oh ! Votre ami ?
June leva les yeux au plafond et réfléchit.
-Attendez quelques milliers de millisecondes, j'interroge mes personnalités pour savoir si l'une d'elle ne l'aurait pas vu...non ! Ou bien il n'est pas venu par là, ou bien il portait un masque de zombie très réaliste et je l'ai occis en arrivant. Que puis-je faire pour vous, mon bon monsieur ? En quoi ma folie peut-elle vous être utile ?

-Heu...

L'homme parait déconcerté. Il n'a pas tout compris à ta tirade, aussi belle fut-elle.

-Je... on va crever non? Je veux dire, t'es une fille, je suis un mec... enfin tu vois non? Après tu dis non y'a pas de soucis.

June pencha la tête sur le droite, ne comprenant pas ce que voulait dire Jared.
-Mais nooooooon, on ne va pas crever. Il suffit d'éviter de trop se frotter au zombies...et aux agents du FBI...et aux beignets à la banane... J'aime pas ça les beignets à la banane, c'est vraiment dangereux ces choses grasses difficiles à digérer ! Ah oui ! J'allais oublier ! Je suis ton père !

Le gars se rapproche de toi et se colle à ton corps.

-Allez ma belle, tu me comprends non? Tu veux pas évacuer tout ce stress?

June se sentait moins à l'aise dans les bras de l'inconnu. Elle se remémorait les évènements du parking qui l'avaient menée à son internement. Elle ressentit la douleur dans son vagin suturé. Elle l'avait elle-même cousu le lendemain de son agression et à nouveau après son évasion, pour que plus jamais un organe génital masculin n'y pénètre.
-Le stress ? Quel stress ? Celui de ma faim ou celui de votre mort imminente ?
Ce disant, elle avait tiré discrètement le scalpel de sa manche.
-De nos jours, homme devrait apprendre à se tenir pour ne pas risquer de s'enrhumer là où c'est sensible...

-Ok, ok... désolé.

Le gars s'écarte de toi, un peu mal à l'aise.

-C'est cette histoire... ça me rend dingue. T'aurais pas à bouffer par hasard?

June posa un doigt sur son menton.
-Et bieeeeeen...il y a bien un quartier de viande dans cette chambre, dit-elle en désignant la chambre d'où elle sortait, mais je crois qu'il a refroidi et qu'il serait moin bon. Les p'tits ratons sont tellement mignons quand ils courrent un peu partout, mais ils sont surtout très savoureux.

L'homme paraît déçu.

-Et t'as une pièce barricadée?

A ce moment précis, deux hommes en robe blanche rentre dans l'hôtel. Il vous toise d'un regard sombre. Les deux sont grands et baraqué.
Le premier prend la parole:

Bonjour. Nous sommes en mission, voudriez vous en être?

June Gloussa, ce qui donna à travers son masque une sorte de glapissement animal.
-Ooooh ! Tiens ! Des moines ! Vous aimeriez me bénir ? Mais oui, j'en suis sûr que vous louez me bénir, qui ne veut pas ? c'est dommage que j'ai pas fait ma communion, on se serait bien marrés ! MOUAHAHAHAHAH !

June fut révoltée.
-Hééééé ! J'avais pas fini de parler avec lui. Il était marrant !
Sans prévenir, elle dégaina son scalpel et trancha la gorge d'un des deux hommes en un geste rapide et précis. Après ça, elle sembla plus calme.
-Héhéhéhé ! Maintenant on est à égalité. De quoi parliez-vous ?

-Penchant ?
June se pencha sur la droite.
-Quel poid voulez-vous me faire enlever de vos épaules, prêtre ?

-Ecraser les fourmis ? Mais c'est pas bien ! Ils sont marrants, pourquoi vous voulez les tuer ?
Elle s'écarta d'un bond et colla sa main sur ton front.
-Vous êtes du éfbiaille ! J'en suis sûre ! Whâââ ! C'est l'agent Smith ! Faut que je sorte de la matrice !

June commençait à s'ennuyer, cet homme n'était vraiment pas marrant.
-Nan ! C'est pas drôle ! J'aime pas ! Vous êtes trop sérieux ! Pourquoi vous êtes si sérieux ? Vous ne me trouvez pas assez bien, c'est ça ? Je vous interdis de me juger !
Elle tenait son scalpel serré dans sa main encore poisseuse de sang.

June quittait sa phase de folie douce pour entrer dans une phase de paranoïa aigüe.
-Pourquoi vous me regardez comme ça ? Vous vous moquez de moi ! Arrêtez de rire !
Elle planta son scalpel dans le ventre de l'homme en hurlant.

June obéit et se releva d'un bond avec un cri de colère. Ne daignant pas ramasser le scalpel, elle se jeta directement sur l'homme en robe et le renversa. Puis elle entreprit de lui crever les yeux avec ses pouces.
-Ne me manquez pas de respect ! Ne me manquez pas de respect ! NE ME MANQUEZ PAS DE RESPECT !!!